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| Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) | |
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Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Lun 7 Mai - 9:58 | |
| Puisque je passe une grande partie de mon temps à lire (solitude quand tu nous tiens ) je me permet de créer ce sujet afin de faire partager mes lectures à ceux que ça intéresse. Ca me permettra en plus de soigner mon argumentation qui commence à faire défaut depuis mon année sabbatique de 2006. Actuellement, je suis en train de préparer un exposé de français, le choix de l'ouvrage est libre, du moment qu'il traite du thème "Risques et progrès". Joie ! Je passe mon temps à lire de la science fiction, je devrais donc trouver mon bonheur sur mon étagère. J'adore lire du Asimov, et rien de tel qu'un auteur au fait des notions scientifiques poussées pour écrire un roman réaliste dans ce domaine (Isaac Asimov était docteur en biochimie). Après avoir passé en revue le trop peu d'oeuvres du maître qu'il m'ait été donné de lire, je me décide pour le roman Les Dieux eux-mêmes. J'ai également hésité pour Le Robot qui rêvait, oeuvre que je n'ai pas lue, mais dont la 4e de couverture m'a semblée fort alléchante. Ce sera pour une autre fois. Alors que donne cet exposé ? Pour l'instant pas grand chose, puisque je n'ai pas encore fini ma relecture. Cependant je vous en ferai une copie s'il y en a que ça intéresse. Voici donc une petite mise en bouche, si j'intéresse quelqu'un, je donnerai régulièrement des comptes rendus de mes lectures. Tenez moi au courant. Une dernière petite chose, voici une liste (sans doute non exhaustive) des romans que j'ai lus depuis la rentrée scolaire, si vous souhaitez que j'en fasse la description, il n'y a qu'à demander : Isaac Asimov : Fondation (SF - cycle Fondation - tome 1) Les Dieux eux-mêmes (SF) Chantecloches (SF - nouvelle) Mortelle est la nuit (SF - nouvelle faisant en quelque sorte suite à la précédente) Lecture en cours The Complete Robot (SF - recueil en anglais des nouvelles sur les Robots) Douglas Adams : Le Guide du voyageur galactique (SF/Space Opéra- cycle H2G2 - tome 1) Le Dernier restaurant avant la fin du monde (SF/Space Opéra - cycle H2G2 - tome 2) Arthur C. Clarke : 2001 : l'Odyssée de l'espace (SF - Cycle des Odyssées de l'espace [ce n'est pas le titre consacré mais on va dire ça] - tome 1) 2010 : l'Odyssée deux (SF - Cycle des Odyssées de l'espace - tome 2) Lecture en cours (j'en ai toujours plusieurs en même temps) 2061 : Troisième Odyssée (SF - Cycle des Odyssées de l'espace - tome 3) Roger Zelazny : Les Neufs princes d'Ambre (Med Fan/SF - cycle des Princes d'Ambre - tome 1) Les Fusils d'Avalon (Med Fan/SF - cycle des Princes d'Ambre - tome 2) Le Signe de la licorne (Med Fan/SF - cycle des Princes d'Ambre - tome 3) La main d'Oberon (Med Fan/SF - cycle des Princes d'Ambre - tome 4) Lecture en cours : Les Cours du Chaos (Med Fan/SF - cycle des Princes d'Ambre - tome 5) Bernard Werber : Les fourmis (SF - cycle des Fourmis - tome 1) Philip K. Dick : Lecture en cours (mais un peu abandonnée) Blade Runner (SF) Dan Simmons : Hypérion (SF/Space Opéra - en 2 tomes) Terry Pratchett : Le Grand livre des Gnomes (SF - l'intégrale) Sigmund Freud : (après tout il a sa place ici, et pas des moindres) Totem et tabou (Essai psychanalitique)
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| | | Tibo Méga-Super-Héros
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| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Lun 7 Mai - 10:27 | |
| En lectures plus anciennes dont je peux également parler, mais avec plus de mal, il y a : J.R.R. Tolkien Bilbo le Hobbit (Med Fan) Le Seigneur des Anneaux (Med Fan - est-il besoin de le présenter ? ) Lecture partielle : Le Silmarillion (Med Fan toujours) Franck Herbert Dune (SF - deux premiers tomes du cycle éponyme) Bernard Werber Les Thanatonautes (SF - cycle des Thanatonautes - tome 1) L'Empire des anges (SF - cycle des Thanatonautes - tome 2) Nous les Dieux (SF - cycle des Thanatonautes - tome 3) Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu (Recueil des articles de cette même encyclopédie, distillés au fil des années dans ses différentes oeuvres) Le Père de nos pères (SF/polar - cycle Lucrèce Nemrod (?) - tome 1 ou 2 je ne sais plus) L'Ultime Secret (SF/polar - cycle Lucrèce Nemrod (?) - tome 2 ou 3) Isaac Asimov Vers Fondation (SF - cycle du Prélude à Fondation - tome 1) Le Déclin de Trantor (SF - cycle du Prélude à Fondation - tome 2) ATTENTION : ne faites surtout pas comme moi, ces deux livres sont à lire APRES les cycles de Fondation et des Robots, dans le respect de l'ordre chronologique d'écriture. En effet, il s'agit d'une oeuvre qu'Asimov a rédigée pour relier ses deux grandes sagas ( Fondation et Les Robots). En lisant ces deux romans en premier, vous vous gacherez le plaisir de la lecture de Fondation ET des Robots. Dan Simmons : Endymion (SF/Space Opéra - en 2 tomes) ATTENTION : ici encore, faites attention à bien les lire dans l'ordre : Chez Dan Simmons on a (dans l'ordre) Hypérion, La Chute d'Hypérion, Endymion puis L'Eveil d'Endymion. Tous en deux tomes. Aldous Huxley : Le Meilleur des Mondes (SF/Dystopie) René Barjavel : La Nuit des Temps (SF/(polar ?)) Les Chemins de Katmandou (euh... ?) Le Grand Secret (SF/(polar ?)) Howard Philip Lovecraft : Dagon (horreur - recueil de nouvelles... Ah... Herbert West - Réanimateur) Et d'autres que j'oublie...
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| | | Tibo Méga-Super-Héros
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| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Lun 7 Mai - 10:58 | |
| Enfin une liste des lectures à venir : Isaac Asimov : L'intégrale du cycle des Robots L'intégrale du cycle de Fondation Toute nouvelle qui me passe sous la main Dan Simmons : La Chute d'Hypérion relecture : Endymion L'Eveil d'Endymion Illium (SF) Olympos (SF - suite d'Illium) Peut être ? L'Echiquier du Mal (SF) Arthur C. Clarke : Peut être finir le cycle des Odyssées de l'Espace (Le début du 3 est décevant, vous pouvez vous arrêter aux 2 premiers) Rama semble sympa, un cycle de SF. Douglas Adams : Finir le cycle H2G2 - Il s'agit vraiment d'une oeuvre à lire, mais à petite dose, sinon on devient dingue. Tolkien : Contes et Légendes Innachevés (Med Fan comme toujours) Les Contes perdus (Med Fan, 3 tomes en français, 12 en anglais, on va travailler la langue de Shakespeare ) Roger Zelazny : Finir le cycle des Princes d'Ambre (9 ou 10 tomes au total) Howard Philip Lovecraft : Un peu de tout, le maître dans son domaine (Horreur). Georges Orwell : 1984 (SF/dystopie) Il faudrait quand même lire ce roman présenté comme un chef d'oeuvre du genre ! Aldous HuxleyRené Barjavel : Ravage (SF) Un peu de tout, c'est un excélent auteur de SF, et français ! Terry Pratchett : l'intégrale du Disque Monde (Med Fan ? - plus de 15 tomes !!) Ceux que j'ai abandonnés : Franck Herbert : Cycle de Dune. En effet, avec Le Messie de Dune on entre dans une dimenssion différente de l'oeuvre, très lourd à lire. Cependant, avec le recul, peut-être que j'ai acquis assez de maturité littéraire pour m'y attaquer ? C'est une question de goût. Philip K. Dick : La plupart de ses oeuvres. Ce mec était fou, et ça se voit en le lisant ! Du très lourd ! (Mais il y en a qui adorent)
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| | | Tibo Méga-Super-Héros
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| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Lun 7 Mai - 11:17 | |
| Et on va finir sur un note de bandes dessinées parce que mon exposé n'avance pas des masses : De Capes et de Crocs (ou l'art de mélanger les bêtes, Molière, l'aventure et la Romance, tout ça avec humour) Les oeuvres de Bilal (MA-GNI-FIQUE !) Les oeuvres de Jodorowsky (Du Space Opéra comme on voudrait en voir plus souvent, du Western bien construit, des histoires noires, du tout bon quoi) Les oeuvres de Moebius (en dessin, un style bien à lui et très sympa) Les Gardiens de Masser (spé mais graphismes sympas) L'indémodable Astérix (sauf le dernier ) Un peu feuilleté mais très prometteur (seulement introuvable autrement qu'en intégrale) - Watchmen - une histoire qui date, où les supers héros sont mis au rencart (désolé Nico) et quelques années plus tard, certains se font tuer. un récalcitrant qui continue à faire des siennes sans prendre sa retraite mene l'enquête. Un polar psychologique dans l'univers des Comics, sans gros bras qui sauvent la planete toutes les deux 1/2 secondes (oui je sais, ça fait toutes les secondes ça ) La mise en page viendra plus tard, je sature là. | |
| | | castor schizophrène Super-Héros
Nombre de messages : 59 Age : 36 Localisation : planète Terre Date d'inscription : 07/07/2006
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Lun 7 Mai - 11:56 | |
| Waw, voilà une liste d'ouvrages tout à fait dans mon style de lectures^^ Je n'ai pas encore lu de Dan Simmons, mais je connais assez bien les autres auteurs. Pour ce qui est du cycle de Dune, c'est vrai que le style devient un peu plus lourd à partir du messie de Dune, mais les réflexions dévellopées dans les tomes suivants sont trés intéressantes et je ne peut que te conseiller de finir le cycle.
De Arthur C. Clarke, il y a aussi "La cité et les astres", livre magnifique empreint de poésie et de mélancolie, avec bien sur des réflexions sur pas mal de thèmes classiques de la SF. J'ai adoré. | |
| | | castor schizophrène Super-Héros
Nombre de messages : 59 Age : 36 Localisation : planète Terre Date d'inscription : 07/07/2006
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Lun 7 Mai - 12:01 | |
| En ce moment je suis en train de lire "psychohistoire en péril" de Donald Kingsbury, qui se déroule quelques millénaires aprés le cycle Fondation dans un second empire dirigé par les psychialistes. Trés intéressant, même si je n'en suis mm pas à la moitié pour le moment | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Lun 7 Mai - 12:07 | |
| Dan Simmons est assez particulier. Je pense que pour en apprécier toute la saveur, il faut avoir des connaissances soutenues en littérature, notemment en poésie anglaise (l'un des personnages ne cesse de se référer à Keynes) (chose que je n'ai pas). Il y a également pas mal de noms d'auteurs repris, semble-t-il, pour les lieux. Le style est bon, parfois un peu difficile à décrypter, surtout quand on en arrive au récit du poète (pour ce qui est d'Hypérion). Endymion est surtout un rappel de ce qu'a été Hypérion, un approfondissement de l'histoire, le style est plus allégé, mais on ne perd pas le plaisir de la lecture tant les clins d'oeils sont nombreux (et pourtant je l'ai lu avant Hypérion ; la découverte de ces allusions s'est donc faite a posteriori).
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| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| | | | castor schizophrène Super-Héros
Nombre de messages : 59 Age : 36 Localisation : planète Terre Date d'inscription : 07/07/2006
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Lun 7 Mai - 12:20 | |
| T'inquiète, la fin du cyle de fondation réserve des surprises.... T'as de quoi découvrir encore ^^ | |
| | | Ln Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 220 Age : 36 Localisation : Vendenheim City Date d'inscription : 06/07/2006
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Lun 7 Mai - 19:24 | |
| J'arrive pas à lire ce genre de livre perso ... ! J'ai juste lu " L'arbre des possibles" de Werber enfait, mais sinon toute la littérature fantastique ou SF j'ai trop du mal ! Et pourtant, j'ai essayé moultes fois En vain ... | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Les Dieux eux-mêmes Dim 13 Mai - 19:04 | |
| Ca y est j'ai enfin commencé à rédiger mon exposé. Je viens tout juste de finir la biographie d'Asimov, inspirée de la page de wikipedia, donc il n'y a que peu d'utilité à la poster, mais je vais le faire quand même, comme ça les adeptes (Sinan ?) pourront m'apporter quelques compléments : Biographie de l’auteur :Isaac Asimov né le 1er janvier 1920 à Petrovichi (Russie). Ses parents émigrent aux Etats-Unis en 1923 pour raison économique. Il grandi à New-York et travaille toute sa jeunesse dans le magasin familiale. Après avoir appris à lire à l’age de 5 ans, il découvre la science fiction dans les revues que vendent ses parents. A 11 ans, il écrit ses premiers récits. Brillant étudiant, il entre à l’Université de Columbia où il obtient son baccalauréat en 1939, suivi d’une maîtrise de chimie (1941) puis d’un doctorat en biochimie à l’age de 28 ans. Entre temps, il prend part à la seconde Guerre Mondiale, où il est nommé caporal, mais refuse de participer aux essais nucléaire à Bikini Atoll en 1946. Il épouse Gertrude Blugerman le 26 juillet 1942, et lui donne deux enfants David (1951) et Robyn Joan (1955). Ils divorcent en 1953 et Isaac se remarie la même année avec Janet Opal Jeppson. Il publia sa première nouvelle ( Marooned Off Vesta [Au large de Vesta]) en 1939. Et est très vite considéré comme un grand auteur de science fiction. Après son licenciement en 1958, il se consacre pleinement à l’écriture. Par la suite, sa vie devint celle d’un auteur à succès. Il décède le 6 avril 1992, des suites d’une infection par le VIH contractée 9 ans plus tôt lors d’une transfusion sanguine. L’affaire fut d’ailleurs étouffée jusqu’au décès des médecins. Sa carrière fut couronnée de succès, et il laisse derrière lui des centaines d’ouvrages, dont les deux œuvres les plus connues sont les cycles de Fondation (1951 – 1986) et des Robots (1950 – 1985). Ces deux cycles furent par la suite reliés en un seul par le Prélude à Fondation (1988) suivi par l’ Aube de Fondation (1992). Outre la science fiction, il rédige des ouvrages de vulgarisation scientifique, des romans policiers et d’autres pour la jeunesse. Sa formation scientifique se ressent à la lecture de ses ouvrages, bien que nombre d’entre eux s’appuient sur des technologies fictives. Il est à l’origine du terme robotique (bien qu’il ne le sache pas au moment où il l’emploi pour la première fois), et ses trois lois de la robotique (cycle des Robots) sont parfois une référence pour les cybernéticiens actuels. Ses œuvres s’appuient sur un style épuré, et son principalement faite de dialogues entre les protagonistes. De 1963 à 1995, il obtient pas moins de 21 récompenses pour l’ensemble de son œuvre. | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
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| Sujet: Les Dieux eux-mêmes Lun 14 Mai - 23:54 | |
| Présentation de l’œuvre :Voici comment Isaac Asimov introduit Les Dieux eux-mêmes : Une introduction circonstanciée Si nous laissons de côté Le Voyage fantastique , version romancée du scénario d’un film dont je ne suis pas l’auteur, il y a bien une quinzaine d’années que je n’ai pas écrit de romans de science-fiction. Et cela non pas parce que j’ai cessé d’écrire, car bien au contraire je n’ai jamais autant écrit qu’au cours de ces dernières années. Je n’ai tout simplement pas écrit de romans de science-fiction. Le 24 janvier 1971, lors d’un colloque sur la science-fiction qui se tenait à New York et auquel j’assistais, j’entendis Robert Silverberg et Lester del Rey dialoguer à la tribune. Au cours de cette conversation, Bob se référa à un isotope pour appuyer ses dires, isotope qu’il baptisa, après un instant d’hésitation, « plutonium 186. » Bien entendu, cet entretien terminé, j’abordai Bob pour lui déclarer (non sans une joie secrète) qu’une chose telle que le plutonium 186 n’existait pas et ne pouvait purement et simplement pas exister. Bob ne se laissa nullement démonter par la preuve que je lui assénai de son ignorance en la matière et me répondit le plus tranquillement du monde : « Et alors ? » « Et alors ?.. Eh bien, pour te démontrer à quel point je suis futé, je vais écrire une nouvelle sur le plutonium 186. » L’entreprise se révéla moins aisée que je ne l’avais audacieusement affirmé. Il me fallait imaginer quelque chose qui rendît possible (du moins en apparence) l’existence de cet impossible isotope, envisager les complications qui s’ensuivraient, et enfin les surmonter. Je me trouvai bientôt en possession d’assez de matériaux pour me mettre au travail. Je m’installai à ma table et il m’arriva une aventure pour moi tout à fait inhabituelle… Je perdis le contrôle de mon récit qui se mit à galoper de lui-même. J’ignorais complètement, au début, que j’allais écrire un roman. Ce fut pourtant ce qui se passa. C’est pourquoi, ayant bien involontairement (chose que je n’avais nullement prévue) obéi à l’inspiration qui me poussait à écrire un roman, je le dédiai àMon très cher ami Robert Silverberg.
Au fait, j’oubliais. Le récit débute par le chapitre 6. Ce n’est nullement une erreur. J’ai eu, pour agir ainsi, de très subtiles raisons. Lis donc mon récit tel qu’il se présente, cher lecteur. J’ose espérer que tu y prendras quelque plaisir.(Isaac Asimov, préface du roman Les Dieux eux-mêmes, librement retranscrite.)
La lecture de cette introduction nous permet d’aborder quelques points importants du style d’Asimov, et de ce roman en particulier. Tout d’abord, l’auteur présente sa source d’inspiration, qui s’avère être un manque de connaissances scientifiques de l’un de ses confrères. Cette rigueur pour les lois scientifiques de base se retrouve dans l’ensemble du texte, et dans la majorité de ses œuvres en général. De plus, les quelques allusions concernant la longueur du travail final mettent en avant son talent créatif, ainsi que l’importance de son inspiration dans le domaine de la science-fiction. Nous ne manquerons pas de remarquer qu’Asimov présente lui-même ce roman comme son retour à ce style si particulier, ce qui lui réussit car il fut récompensé par 3 grands prix littéraires. Ainsi, l’auteur ne perdit jamais sa fibre créatrice. Concernant le contenu même de l’œuvre, nous apprenons qu’elle est entièrement basée sur un élément ne pouvant exister dans notre univers, en raison des lois qui le régissent : le plutonium 186. La lecture de l’œuvre dans son intégralité permet de prouver une fois de plus le génie de son créateur, car il y envisage avec brio les possibles origines d’un tel isotope, les retombées scientifiques de son arrivée sur Terre, ainsi que les dangers qu’il apporte dans son sillage. La notion des risques et progrès, chère à la science fiction, prend alors tout son essor, accompagnée d’une rigueur scientifique dans le développement de l’intrigue. Enfin, la mise en garde sur l’ordre des chapitres attise la curiosité du lecteur. Nous pouvons avancer qu’il s’agit déjà d’une première pierre pour mettre en place l’intrigue. Veuillez pardonner les éventuelles coquilles et fautes grammaticales ou orthographiques, je n'ai pas encore relu ce passage. | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Mar 15 Mai - 0:41 | |
| Les quelques messages qui vont suivre étant en fait un résumé assez précis de l'intrigue (il m'a été demandé par ma prof), je conseille à ceux qui voudraient lire le livre de les sauter. Ils seront tous annoncés de la manière suivante : ATTENTION SPOILER !!!
Suivront une analyse des points les plus importants du récit, toujours dans la problèmatique des risques et progrès, et un passage caractéristique de ces notions, ainsi qu'une courte analyse de ce dernier.
Résumé de l’intrigue : Les Dieux eux-mêmes est une œuvre en trois parties, dont les intitulés forment une citation d’une pièce de Schiller : « Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain. » Contre la stupidité… (partie 1) : L’histoire commence par la découverte par Frederick Hallam, médiocre radiochimiste nouvellement diplômé, de ce qu’il considère dans un premier temps comme une mauvaise blague de l’un de ses collègues. En effet, un vieux flacon poussiéreux de tungstène ne lui appartenant pas, mais qui a toujours traîné sur son bureau voit son contenu changé. La fierté de l’individu le pousse à mener une enquête infructueuse, qui lui valut cependant les railleries de son prestigieux, et non moins jeune, collègue Benjamin Allan Denison. C’est l’air supérieur de ce dernier qui poussa Hallam à déterminer la nature du matériau nouvellement contenu dans le flacon. Après de multiples analyses, celui-ci s’avéra être du plutonium 186, isotope ne pouvant exister selon les règles de notre univers. De plus, il présente un taux de radioactivité en constante augmentation, et peut donc être utilisé comme source d’énergie. Un colloque est organisé pour déterminer l’origine de cet élément. Au cours de celui-ci, une collègue de Hallam profite de la pause déjeuner pour « lâcher la bride à son imagination », et avance l’hypothèse de l’existence d’un univers parallèle à l’origine du plutonium 186, univers dans lequel il serait stable. Le radiochimiste s’accapare l’idée, ainsi que de nombreuses autres évoquées durant le colloque. Sa fierté le pousse à continuer, et il aboutit grâce aux apports de nombreux scientifiques à la pompe à électrons. Ce mécanisme permet d’échanger avec le para-univers du tungstène contre un peu de leur plutonium 186, afin que chacun des protagonistes puisse bénéficier de cette source d’énergie gratuite, et totalement recyclable (une fois l’élément devenu du tungstène stable, il est renvoyé dans le para-univers). En réalité, Hallam n’est en aucun cas le père de la pompe à électrons, puisque ce sont les para-hommes (habitants du para-univers) qui ont initialisé le processus et qui le contrôlent. De plus, il n’a pris qu’une faible part à l’élaboration des stations énergétiques, mais sa capacité d’adaptation lui permit de faire croire le contraire et d’acquérir ainsi une renommée mondiale. Un jeune chercheur, Peter Lamont, passionné par cette épopée, découvre les lois régissant le para-univers, tout en rédigeant l’histoire de la pompe à électrons. Il aboutit également à une terrible conclusion : la pompe à électrons pourrait amener à la destruction du système solaire à une très brève échéance. Au cours de son enquête, il découvre la face cachée d’Hallam et voit sa carrière détruite par les relations de ce dernier. Il a dès lors une dent contre lui. Cherchant à démasquer l’imposteur, il établi le contact avec les para-hommes. Il semblerait que l’un d’eux ait également pressenti le danger qui guette les deux populations. Cependant, ils ne parviennent pas à évincer Hallam et à faire arrêter la pompe.
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| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Mar 15 Mai - 1:41 | |
| Et on continue sur la lancée : ATTENTION SPOILER !!! … les dieux eux-mêmes…Cette deuxième partie présente la civilisation des para-hommes, d’un point de vue biologique et social. Comme toujours dans les textes d’Asimov, la découverte se fait au fil des dialogues entre les protagonistes, ainsi que par leurs actions, il ne s’agit en aucun cas d’une simple description. La planète des para-hommes est habité par deux espèces intelligentes : les Solides, et les Fluides. Les Fluides sont des créatures éthérées regroupées par triades. Elles se nourrissent de la lumière émise par leur soleil et peuvent se fondrent dans la matière. Chaque triade est constituée par une association de trois types d’individus : L’Emotionnelle Le Parental Le Rationnel Chacun de ces individus possède une affectation particulière dans la triade : L’Emotionnelle est celle qui porte les enfants. Elle apporte une touche de coquetterie dans la triade. Elle passe la majeure partie de son temps à se nourrir en surface, afin « d’emmagasiner » assez d’énergie pour procréer. Elle est la plus éthérée du groupe. Le Parental est chargé de l’éducation des enfants. Il est souvent le plus sensible des trois. Le Rationnel est souvent chargé de raisonner ses deux compères. Il est également celui qui se cultive auprès des Solides. Il prennent à leur contact un aspect moins éthéré. Les Solides sont très mystérieux. On n’apprend que peu de chose sur eux, si ce n’est que tout contact physique avec les Fluides leur est douloureux. Leur véritable nature est révélée à la fin de cette deuxième partie. En effet, elle est rédigée dans son intégralité selon le point de vu d’une triade, chaque chapitre étant divisé en trois parties : une par membre de la triade. Dua et l’Emotionnelle, Tritt le Parental, et Odeen le Rationnel. En réalité, chaque triade abouti à un Solide. Fluides et Solides ne forment donc qu’une seule espèce, les premiers étant son stade sexué. Pour se reproduire, les Fluides d’un même groupe fusionnent entre eux et l’Emotionnelle se trouve alors « enceinte ». Lorsqu’elle se « sépare » du petit, le parental prend en charge l’enfant. Lorsqu’une triade a enfanté trois petits (un de chaque type) et que ceux-ci se retrouvent séparés pour former chacun leur propre triade (qui est déterminée par les Solides), les 3 Fluides fusionnent et forment un nouveau Solide. Ces fusions (procréation et formation d’un seul être) nécessitent énormément d’énergie, or les étoiles du para-univers se meurent, c’est pourquoi les para-hommes mettent au point la pompe à électron (pompe à proton de leur côté), espérant se nourrir de la radioactivité engendrée. L’ensemble du récit est ponctué par la rébellion de chacun des membres de la triade présentée. Cette rébellion est en premier lieu instaurée par Dua, qui refuse de se nourrir, retardant ainsi la dernière procréation du groupe. Elle fini par fuguer. Comprenant le danger que fait peser la pompe à proton sur les habitant de l’autre univers, elle tente de les avertir (c’est avec elle que Lamont communique en vain). Chaque parti parvient à la même conclusion : c’est à l’autre d’intervenir, car ils ne peuvent rien faire face au reste de leur propre espèce. Alors qu’Odeen atteint un niveau de conscience jamais envisagé pour un Rationnel, Tritt, en manque d’amour filial, s’empare d’une petite pompe à protons et fait preuve de beaucoup d’ingéniosité pour pousser Dua à se nourrir grâce à celle-ci, permettant ainsi la dernière fusion. Un Solide, Estwald, est souvent évoqué, et est considéré par ses pairs comme le plus intelligent de leur espèce. Il est en fait la fusion de trois Fluides exceptionnels qui ne sont autre que Dua, Tritt et Odeen. Et est donc toujours évoqué en prévision de celle-ci. Une fois la fusion opérée, Estwald rejoint ses semblables, et convient que la pompe à protons est un mal nécessaire : bien qu’elle puisse tuer les habitants de l’autre univers, elle restera une source inépuisable d’énergie, et c’est donc à eux de régler ce problème… S’ils en sont capables. | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Mer 16 Mai - 7:37 | |
| J'ai fini mon exposé hier matin, mais j'ai repéré quelques coquilles, erreurs et oublis à la relecture, le temps de corriger ça et je vous poste la suite, en espérant en intéresser quelques-uns quand même... | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Ven 18 Mai - 13:43 | |
| ATTENTION SPOILER !!!
Bon voilà la fin du résumé de mon exposé, dans l'hypothèse que ça en intéresse certains. A noter que par flemme je n'ai pas corrigé les coquilles et fautes de style. Une erreur cependant s'est glissée dans la bio d'Asimov, il ne s'agit pas du livre Prélude à Fondation, mais du Déclin de Trantor.
3. … luttent en vain
Cette troisième et dernière partie se situe sur la Lune, colonisée depuis plusieurs générations par les Hommes. Pour des raisons physiques, la pompe à électrons n’a pas pu y être implantée, et cette ségrégation attise la haine de certains natifs du satellite envers les « terreux » (comme ils les appellent par mépris). Ce sentiment est renforcé par le fait que les Lunarites de souche ne peuvent se rendre sur Terre en raison de l’adaptation de leurs corps à la faible pesanteur lunaire ; ce problème ne se pose pas à leurs cousins, habitués à une plus forte gravité. En raison notamment de l’absence de pompe à électrons sur la Lune, les Lunarites ont grandement développé leur propre technologie, contrairement aux terriens qui cédèrent à l’appel de l’oisiveté et se reposèrent sur leurs lauriers fraîchement cueillis. On retrouve ici le personnage de Denison, dont la carrière prometteuse fut rapidement éclipsée par celle d’Hallam, puis finalement détruite par ce nouvel ennemi. Il effectue son voyage comme un simple touriste, mais souhaite en réalité accéder aux richesses technologiques jalousement gardées par les Lunarites. Au cours de ses recherches, il sympathise avec Séléné Lindstrom, qui se révèle être une intutionniste. Ces personnes sont en fait des Lunarites montrant des capacités d’intuition très élevées. Mettant son don au service de Denison, d’abord pour le surveiller, puis par sympathie, Séléné l’aide à perfectionner la théorie selon laquelle la pompe à électrons est un danger, et à trouver sinon une alternative, au moins une échappatoire au désastre promis. Déjouant les embûches tendues par Barron Neville, amant de Séléné et xénophobe consommé, il mettent au point une version lunaire de la pompe à protons, ne pouvant fonctionner que sur la Lune et puisant sa source d’énergie dans un autre para-univers. Ainsi, l’apport en électrons de la pompe terrienne se retrouve compensé par l’apport en protons de cette nouvelle invention. De plus, elle apporte à la Lune une indépendance énergétique non négligeable. | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Ven 18 Mai - 13:46 | |
| Commentaire de l’œuvre :
Atravers ce récit, Isaac Asimov met en scène les différents travers de la société humaine, ainsi que des ségrégations sociales qui en résultent. En effet, tous les progrès scientifiques de la première partie ne sont induits que par la haine de l’autre, une fierté blessée ou un désir de reconnaissance. La xénophobie très marquée des Lunarites envers les terreux montre à quel point ce sentiment est présent chez notre espèce. Par opposition, la civilisation para-humaine, malgré ses « classes » dictées par les lois naturelles (on ne choisit pas d’être Emotionnelle, on naît Emotionnelle) semble presque idyllique. Ici, pas de discrimination religieuse ou nationaliste. Malgré des différends entre les membres d’une même triade, en raison d’incompréhensions dues aux conditions de chacun, tous avancent dans une seule et même direction : la mise au monde de 3 petits Fluides et la disparition de la triade (les Fluides eux-mêmes ne sachant pas qu’ils deviennent un Solide). De leur côté, les Solides travaillent de concert à l’amélioration des connaissances scientifiques de l’espèce (on retrouve ici l’amour d’Asimov pour le savoir). Cependant, il faut pondérer ce constat par la classification, si naturelle soit-elle, des rôles. On ne naît que pour une tache qui nous est assignée, et on ne peut y déroger. Ce fait est d’autant plus maqué que la triade d’Estwald n’est formée que de Fluides se dérobant à leurs activités premières, pour finalement aboutir malgré tout à la fusion finale. Ainsi, l’être exceptionnel de par ses connaissances qu’est Estwald l’est plus encore de par le caractère empreint de rébellion de chacun des Fluides qui le composent. Enfin, chacun de ces rôles prédéterminés semble être une caricature de la société humaine et de ses ségrégations (misogynie, moqueries à l’égard des intellectuels ou des hommes plus sensibles, etc…) Bien qu’il s’agisse d’avancées scientifiques majeures, il est à noter que les progrès évoqués dans le premier paragraphe de cette analyse ne sont en fait que des chimères, car ils aboutissent à la destruction probable du système solaire dans son ensemble. Le réel progrès, né du risque engendré n’est trouvé que grâce à la mise en commun des efforts de deux individus, uniquement motivés, a priori, par la sauvegarde de l’espèce. Cependant, il faut là encore relativiser, car Denison est nécessairement motivé, comme Lamont, par l’envie de damer le pion à Hallam, prenant ainsi sa revanche sur celui-ci et sur son propre destin. Ce texte répond à la problématique des risques et progrès car le risque pris lors de la recherche d’une nouvelle source d’énergie (destruction du système solaire, etc…), se retrouve récompensé par les progrès technologiques induits lors de la résolution du problème (source d’énergie propre et inépuisable, amélioration de la qualité de vie de l’ensemble des être humains, résolution des problèmes liés à la surconsommation des énergies fossiles, etc…) | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
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| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Ven 18 Mai - 13:50 | |
| Attention spoiler !!! Puisqu'il s'agit du dernier chapitre de l'oeuvre.
Analyse d’un extrait caractéristique :
- Ça, c’est ce qu’il y a de plus facile. Dès que le portail est ouvert, le flux de matière s’écoule spontanément. Il obéit alors à ses propres lois et il est parfaitement stable. Mais peu à peu, il subit les lois de notre Univers. La force nucléaire forte ‘intensifie, la matière entre en fusion et produit une quantité énorme d’énergie. - Mais vu son extrême densité, comment se fait-il qu’elle ne s’évapore pas en fumée ? - Il y aurait de toute façon dégagement d’énergie, mais tout dépend du champ électromagnétique. Or, dans le cas qui nous intéresse, la force forte prévaut, du fait que nous sommes en mesure de contrôler le champ en question. Vous en expliquer la raison nous prendrait beaucoup trop de temps. - Mais alors, la boule de lumière que j’ai vue à la surface de la Lune était de la matière de cosmeg* en fusion ? - Exactement, commissaire. - Et on peut se servir de cette énergie pour des besoins pratiques ? - Sans aucun doute, et en quantité illimitée. Ce que vous avez vu n’était autre que l’arrivée dans notre Univers de micro-microgrammes de masse du cosmeg. Rien, en principe, ne nous empêche de la capter par tonnes. - Dans ce cas, suggéra Gottstein, nous aurions là un substitut tout trouvé de la Pompe à Électrons ? - Non, fit Denison en secouant la tête. L’emploi de l’énergie du cosmeg altère également les propriétés des univers en question. La force forte s’intensifie peu à peu dans l’Univers-cosmeg et diminue dans le nôtre à mesure que les lois de la nature s’interpénètrent. Ce qui revient à dire que le cosmeg subit lentement une fusion d’un taux plus élevé, se récuaffe graduellement… et finalement… - Et finalement, fit Gottstein en croisant les bras et en plissant les paupières d’un air pensif, il explose en un Big Bang. - Exactement. - Vous croyez que c’est ce qui s’est produit dans notre propre Univers, il y a environ dix milliards d’années ? - Ce n’est pas impossible. Les cosmologistes se sont demandé pour quelle raison l’œuf cosmique, c’est-à-dire l’atome initial, avait explosé en un point du temps et non à un autre. On a imaginé un Univers oscillant dans lequel le cosmeg aurait explosé à peine formé. Mais on a écarté très vite cette hypothèse pour en arriver à penser que l’œuf cosmique devait exister depuis des temps infinis, et que pour une raison inconnue de nous il est passé par une période d’instabilité. - Mais qui aurait pu être la conséquence de l’absorption de son énergie par-delà les Univers. - Peut-être, mais peut-être pas de façon concertée. On peut imaginer qu’il y a eu de temps à autre des écoulements spontanés. - Mais quand un Big bang se produit, demanda Gottstein, peut-on continuer d’extraire de l’énergie du Cosmeg ? - Jen suis pas certain, mais ce n’est pas là notre souci le plus pressant. L’écoulement de notre force forte dans l’Univers-cosmeg se perpétuerait probablement pendant des millions d’années encore avant que le point critique soit atteint. Et n’oubliez pas qu’il doit probablement exister d’autres Univers-cosmeg. Peut-être même une infinité. - Qu’en est-il des modifications que subit notre propre Univers ? - La force forte faiblit et notre Soleil se refroidit lentement, très lentement. - Pourrions-nous, pour compenser ce phénomène, nous servir de l’énergie du cosmeg ? -Ce ne serait pas nécessaire, commissaire, affirma Denison. Si dans notre Univers la force forte faiblit à cause du Pompage effectué dans le cosmeg, elle se renforce sous l’effet de la Pompe à Électrons que nous connaissons bien. Si nous équilibrons la production d’énergie de ces deux pompes, et bien que les lois naturelles subissent une altération dans l’Univers-cosmeg et le para-Univers, elles resteront inchangées dans le nôtre. En fait, que ce soit à une etrémité ou à une autre, nous constituons une voie de passage, pas un terminus. « Nous aurions d’ailleurs tort de nous inquiéter au sujet des terminus en question. Les para-hommes se sont, de leur côté, adaptés au refroidissement de leur Soleil, qui devait être plutôt froid au départ. Quant à l’ ‘’Univers-cosmeg’’, rien ne nous permet de supposer qu’il y existe de la vie. En effet, c’est en induisant des conditions requises pour un Big Bang que nous pourrons peut-être créer une nouvelle sorte d’Univers qui, en fin de compte, sera susceptible d’abriter la vie. »
Les Dieux eux-mêmes, Isaac Asimov, 1972, …luttent en vain, chapitre 16. Pages 409 à 412, librement retranscrites.
* cosmeg : « œuf cosmique » - état supposé d’un univers avant son Big Bang. | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Ven 18 Mai - 13:53 | |
| Cet extrait permet de résumer toute l’intrigue du livre, et de rappeler les principales caractéristiques du style de l’auteur. En effet, toutes les explications scientifiques et techniques ne sont en aucun cas racontées par celui-ci, mais expliquées au lecteur, par l’intermédiaire d’un dialogue entre deux personnages (focalisation externe). De plus la physique est omniprésente, et se trouve parfaitement employée, car les phénomènes inventés par Asimov permettent d’expliquer des phénomènes stellaires connus, tel que le Big Bang, les supernovae etc… Concernant l’intrigue elle-même, il s’agit d’un rappel et d’une clarification des points abordés durant les chapitres précédents. Quels sont les phénomènes mis en jeu lors de l’utilisation de la pompe à électrons, les risques engendrés et les moyens d’y pallier. Là encore, le génie de l’auteur nous apparaît car rien n’ai laissé au hasard ; il fait preuve d’une rigueur scientifique dans sa rédaction. Il est question dans ce passage de deux sources d’énergies illimitées. Nous retrouvons ici une notion chère à la science fiction, telle qu’on peut la trouver chez Clarke dans une partie de 2010 : Odysée deux. Cependant, cette corne d’abondance présente l’intérêt d’être non polluante, au sens biologique du terme. Ici réside le progrès. Pourtant, un risque apparaît, car chacune de ces pompes représente un danger pour notre propre univers à plus ou moins brève échéance. Ce risque, engendré par le progrès est alors corrigé par le progrès lui-même. On assiste à un cycle de découverte qui est la base même de cette œuvre. Au-delà du thème général, les notions de risques et progrès sont présentes en de nombreux points : risque dans l’utilisation de l’énergie du cosmeg, car il pourrait exploser en un Big Bang, mais progrès car ce dernier peut engendrer la vie. La problématique se trouve ici intimement liée à la science.
Conclusion :
Les Dieux eux-mêmes s’avère être un excellent roman de science-fiction, reprenant avec brio la plupart des thème chers à cette école (univers parallèles, science omniprésente, extra-terrestres, danger imminent…). Comme dans toute œuvre issue de celle-ci, les notions de risques et progrès sont profondément ancrées tout au long du récit. On assiste même ici à une intrigue basée uniquement sur elles. Cependant, cette problématique ne se retrouve pas uniquement dans les sciences, et le passage chez les para-hommes présente une évolution cognitive et culturelle due aux prises de risque des différents Fluides de Estwald.
Bien que l’ensemble des thèmes aient pu être abordés de façon plus ou moins marquée dans de nombreuses œuvres littéraire, Les Dieux eux-mêmes reste unique en son genre, car il les relie de façon logique et les met en parallèle avec des notions bien connues du lecteur. | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Ven 18 Mai - 13:55 | |
| Et voilà ! Promis, les prochaines présentations d'oeuvre seront plus succintes et digestes. Enfin je précise que je pars demain et pour 2 mois à Munich pour mon stage, et je ne suis pas certain de pouvoir poster pendant ce temps, il n'y aura donc pas de modération sur le forum (bien que je n'ai pas beaucoup de travail... ). | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Mar 22 Mai - 19:22 | |
| Une grande correction a apporter : 2061 : Odyssee trois est super, mais l'esprit conquete spatiale des premiers tome n'est plus la, a lire avec un peu de temps entre les deux tomes precedents. | |
| | | Tibo Méga-Super-Héros
Nombre de messages : 142 Age : 37 Localisation : Paris XIV Date d'inscription : 05/05/2007
| Sujet: Re: Les petites lectures du Dr Tibo (très humblement :D) Lun 28 Mai - 14:13 | |
| J'ai lu Blade Runner ce week-end, en voici la critique... Au fait si quelqu'un me lit (oui toi le gars [la fille] qui rougit derrière son écran !) qu'il (elle) me fasse un signe !!!! :oops:
Blade Runner
L’histoire de ce livre se déroule dans un monde post apocalyptique où l’humanité est au crépuscule de son existence. Dans un ultime soubresaut, elle a colonisé d’autres planètes du système solaire ; quoique je ne sois pas certain que la colonisation n’ait pas commencé avant le cataclysme. La terre est plongée dans l’obscurité, sous une chape de poussière radioactive dont personne ne connait l’origine. Il n’y a quasiment plus d’animaux vivants, les rares survivants s’arrachant à prix d’or, et chacun est tenu d’en élever un, des ersatz électronique existant pour ceux n’ayant pas les moyens de se payer un bien vivant. Presque tout le monde a émigré dans l’une des colonies (la Lune, Mars…), mais certains humains contaminés par les retombées sont contraints de rester sur Terre, tentant tant bien que mal de vivre comme si de rien n’était. Ces spéciaux sont méprisés par le reste de la population n’ayant pas encore émigré. Pour motiver ces derniers, la télévision diffuse en permanence des spots et interview de récents arrivés, trouvant la vie meilleure en tout point. Le gouvernement a également intégré au programme de colonisation la mise à disposition d’androïdes, créatures biologiquement semblables aux hommes, mais ne disposant pas de la capacité d’empathie. Cette nouvelle génération d’esclaves est confinée sur les colonies, travaillant au bien être des Hommes. Cependant, certains d’entre eux se rebellent et viennent se cacher sur Terre, tentant de se fondre dans la population locale. La police dispose d’une unité secrète pour les éliminer, ses membres sont appelés Blade Runner. Rick Deckard est de ceux-là, 2e de son service, il travaille dans l’ombre de Dave Holden, son supérieur hiérarchique, celui sur qui toute la gloire retombe. Jusqu’au jour où Dave est contraint de se mettre au rencart pendant quelques temps, blessé par un Andro en fuite, spécimen du dernier modèle, le Nexus-6. Extrêmement dangereux, et semblant résister à tous les tests de détection, ils sont arrivés à 8 sur Terre, 2 d’entre eux ont déjà été réformés (tués) par Dave, Rick doit se faire les 6 derniers. La prime pourrait peut-être lui permettre de se payer un nouveau mouton en remplacement de son mécanique, le vrai étant mort il y a quelques années… Mais voilà qu’apparait sur son chemin la très belle Rachel Rosen, androïde du type Nexus-6… Arrivera-t-il à surmonter son attirance pour elle ? Peut-il l’aimer dans un monde où les androïdes sont encore moins considérés que ces animaux mécaniques, pourtant honteusement cachés par leurs propriétaires ?
Se situant dans un monde en perdition, l’histoire de Blade Runner peut sembler tout à fait banale au premier abord. Cependant, elle a été écrite par Philip K. Dick, et ça fait toute la différence ! Je suis bien obligé de faire mon mea culpa, ce mec est un génie, mais un génie sacrément dérangé ! Si vous voulez éviter de jeter un regard noir à tout ce qui vous entour pendant 2h, évitez de lire ce livre, même si au fond c’est un bon moyen de prévenir ce genre de sentiment, rappelant souvent la notion d’empathie propre à l’être humain.
On retrouve également de nombreux éléments communs à ce genre de livres. L’Ami Buster diffusant ses messages énergiques, et pourtant abrutissants, sur les ondes télévisuelles 46h par jour (sic) n’est pas sans rappeler le présentateur TV s’adressant à ses Téléadds dans l’Incal, tandis que le thème des robots et androïdes a été très largement développé par Asimov. L’auteur joue d’ailleurs sur ces similitudes, glissant quelques clins d’œil tout au long de l’œuvre. Enfin, comme souvent l’humanité ne survit que grâce à de nombreuses drogues, plus subtiles cependant que le soma du Meilleur des mondes, puisqu’il s’agit ici de machines, telles l’orgue Penfield ou la boite à empathie, associée au culte du Mercerisme, qui n’est pas sans rappeler le culte de Ford chez Huxley ; religion des temps modernes, permettant d’endormir les foules, mais beaucoup plus subtilement que le Fordisme.
La psychopathologie de l’auteur est flagrante vers la fin de l’œuvre, je ne l’exposerai donc pas ici.
Pour la petite histoire, ce livre a connu trois titres pour la version française. Comme l’a été (titre à venir, je l'ai oublié) plus récemment, Blade Runner s’est trouvé adapté au cinéma, c’est à cette occasion que son titre original Do androïds deram of electric sheep ? (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques, précédemment édité sous le titre Robot Blues) a été modifié pour être celui que l’on connait. | |
| | | Black cat Héros / Héroïne
Nombre de messages : 30 Age : 37 Localisation : Les Glacières (avec de la pils dedans) Date d'inscription : 06/07/2006
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