Paranoid Park

Un nouveau Gus Van Sant (Elephant, Last Days), primé à Cannes (prix du 60e anniversaire) on ne peut que être curieux !

Méfiant tout de même, pour ma part, après un assez décevant Last Days, ou le réalisateur s'était un peu perdu à trop vouloir tordre son film dans tous les sens... Avoir sa patte, ça peut avoir ses travers...

Mais là c'est une petite perle que nous offre Gus ! Un film aérien qui vous fait planer, une caméra qui sublime un monde pourtant sale et glauque, celui de l'adolescence, et celui de ce skate park mal famé que le jeune Alex observe de loin, son everest.

Chaque plan est magique, le bande orginale (qui porte bien son nom) mélange les emotions, crée des décalage, on est litteralement emporté !

Difficile de mettre des mots à vrai dire, je préfère donc m'arrêté là...

J'ai vraiment été déçue, j'en attendait bien plus d'un réalisateur aussi doué.

Ah ? qu'est ce qui t'as déçu ? Si t'as la flemme j't'en voudrais pas ^^ moi même j'arrive pas trop à décrire pourquoi j'ai aimé ce film alors bon...

mais j'suis curieux !

Le film n'est pas déconstruit, ce qui est générallement une prouesse narrative apportant un côté chaotique et un peu fou à une oeuvre. Je pense que c'était le but du réalisateur, qui s'est lamentablement vautré. Le film n'est tout simplement pas construit.

Dans éléphant, bien que certains trouvaient ça long et ennuyeux, la répétition d'une scène déjà vue, sous un angle différent, amenait beaucoup au niveau narratif et au niveau scénaristique puisque tout l'intérêt du film était justement de décortiquer " l'avant évènement " du point de vue d'un certain nombre de personnes.
Ici, il essaie de reprendre le même procédé. Malheureusement, il se heurte à un problème de taille. Il n'a qu'un personnage principal ! Les séquences répétées sont donc parfois identiques ou alors change non pas de point de vue mais d'angles de prise de vue. Où est l'intérêt ?

De même, ses (plus ou moins réussies) prises de vue des gamins au skate park façon film amateur ont elles une réelle pertinence dans le propos ? Qu'il aille prendre des cours chez Catherine Hardwicke et son équipe technique ! ([HUMOUR]...)

De même, combien de stéréotypes à la con (que l'on fuit et c'est précisemment pour ça qu'on aime le cinéma américain indépendant en général...) trouve-t-on dans ce film ? Le gamin avec un tee-shirt plein de sang... vous visualisez la scène du soit disant meurtre ? C'est impossible qu'il est une goutte sur lui ! Et le mort, parlons-en... Dans un dernier effort, dans un dernier souffle de vie, littéralement coupé en deux, il trouve encore la force de se tracter jusqu'à son assassin... HUM !
Bref, j'en passe et des meilleurs...!

J'aurais encore plein de choses à dire en creusant un peu ma petite cervelle (et même sans d'ailleurs, beaucoup d'autres choses me viennent à l'esprit sur le coup) mais là j'ai vraiment la flemme (peut etre plus tard dans un prochain post)

ouais qqpart ça se tient...

Moi perso les scène de skate en super 8 sont aerienne, et le choix du super 8 n'a rien à voir à mon avis avec l'idée de la caméra amateur, mais c'est que l'image y est plus douce, et se raproche plus de celle des souvenirs (manque de neteté et absence de son)

Car ce qui fait la puissance de ce film c'est avec quel génie Van Sant arrive à nous faire pénèterer dans la tête de son héros (la BO y est pour beaucoup) mais c'est peut être très personnel après tout, vu qu'on a surement pas tous la même façon d'être marqué, de se souvenir... moi j'ai vraiment reconnu des plans, des lumières des bruits, que je peux retrouver dans des souvenirs. Je n'avais pas ressentis ça depuis Eternal Sunshine.

Je suis d'accord sur les détails scénaritique tels que le sang ou le corps coupé en duex (bien qu'on ai aucun problème à se hisser je pense avec une moitié de corps, les jambes sont loin d'être vitales, c'est la perte de sang qui fera mourir le gardien), quant aux clichés il m'ont plus fait sourire qu'autre chose, mais là encore c'ets une question de point de vue, donc bon...

Mais point de vue interressant en tout cas, ça m'a permi de repensser au film, et ça me donne aussi envie de le revoir en fait...!

the incredible a écrit:

Moi perso les scène de skate en super 8 sont aerienne, et le choix du super 8 n'a rien à voir à mon avis avec l'idée de la caméra amateur, mais c'est que l'image y est plus douce, et se raproche plus de celle des souvenirs (manque de neteté et absence de son)
[...]
moi j'ai vraiment reconnu des plans, des lumières des bruits, que je peux retrouver dans des souvenirs. Je n'avais pas ressentis ça depuis Eternal Sunshine.

Ne le prend pas mal, mais un peu de logique : tu te souviens souvent des choses d'un point de vue au ras du sol ?
Tant mieux si cela t'as touché de cette façon, tant mieux si cela t'as touché tout court. Je ne rejette pas l'idée que l'émotion pure soit bonne, au contraire.

Mais à mon avis, ce n'était pas l'intention du réalisateur. Je me permet d'affirmer ça après vu ses autres films. Gus Van Sant filme des faits, décortique et analyse avec objectivité (même dans la subjectivité de chaque personnage de Elephant, finalement) ; ce détachement est totalement voulu et est sa marque de fabrique. Il peut inclure l'émotion, certes, pas le sentimentalisme.

Je suis d'accord avec toi que l'idée du souvenir est présente dans le film, quand la scène du meurtre remonte à la mémoire du gamin qui a essayer d'oublier. Et là est d'ailleurs l'intention du film (comme dans les autres finalement), essayer de reconstituer ce qu'il s'est passé avant, pendant et après. Savoir comment le gamin l'a vécu et pourquoi.

Mais je pense que les plans en super8 sont plutôt là pour représenter un idéal, un rêve, un échapatoire ; d'ailleurs, quels souvenirs se rappelleraient-ils ? le gamin n'a jamais osé skatter à Paranoid park !
C'est en ça que ces plans me semblent absent de toute pertinence puisqu'on sort de toute objectivité, de toute idée de reconstruction d'un évènement. Ces plans allourdissent le film.

Bon de toute façon tu as ton ressenti, ton interprétation, je ne suis pas là pour te faire changer d'avis ^^

effectivement l'idée d'idéal est plus vrai... mais vu comme ça j'en aime d'autant plus le film !!! lol

De toute façon tu as quand même bien noté ce film, c'est plus ta deception que t'exprime, si tu le jugait sans tout ce que tu sais de Gus Van Sant finalement il reste un plutôt bon film à tes yeux (3/5 c'est pas une merde !)... et ça j'comprends complètement mais moi je n'ai vu que Last days qui m'a déçu, j'suis juste d'autant plus impatient de découvrir Elephant

En tt cas chapeau : réussir à analyser un tel film comme vous le faites, ça m'épate (et ce n'est pas ironique).
Pour ma part, je ne pourrais pas exprimer ne serait-ce qu'une ébauche du sentiment totalement subjectif que m'a procuré ce film...

Autre chose : avec ce film je découvrais Gus Van Sant puisque Last Days étant sorti durant la fin de mon adolescence dénuée de toute connaissance comme de tout intérêt pour les réalisateurs, il ne m'était apparu que comme un film en fin de compte assez chiant, au mieux un ovni raté. A présent, ayant acqui en maturité et assoiffé de découverte, je rêve de redécouvrir ce film sous un autre angle.

Des derniers films de Gus Van Sant, je n'ai vu qu'Elephant et Paranoïd Park.

J'avoue comme Nico avoir été touchée par des choses déjà éprouvées lors de certains plans comme la scène sous la douche, par exemple. J'ai quand même l'impression que le réalisateur a voulu faire passer beaucoup de choses par le "ressenti", la perception de l'adolescent. Il n'a jamais skaté à Paranoïd Park, mais il en rêve, et de son point de vue, ces skateurs sont magnifiques, et sur ce point je suis parfaitement d'accord avec Aude.

Je pense cependant que du sentimentalisme (pas au sens péjoratif du terme, mais au sens de provocation de d'émotions), il y en a la pelle, et que le film est basé dessus. C'est du moins ce que j'ai éprouvé l'autre soir, et ça m'avait fait le même effet à la vision d'Elephant (même si ce dernier reste, comme tu le dis, Aude, objectif dans sa subjectivité ^^). Van Sant a une façon de filmer l'adolescence à travers le filtre de leurs yeux. Ces plans du skate park sont une échapatoire pour le gamin, mais d'après moi ce sont surtout des souvenirs de sensations éprouvées par le réalisateur, ainsi que par nous. Le brouillard dans lequel nous plonge une admiration mêlée de peur, le fait d'outrepasser les règles pour se retrouver dans un endroit totalement extraordinaire...On retrouve cette sentation à chaque minute du film, où plans, intrigues et sons se mélangent.

Tout ça pour dire que justement, je ne trouve pas ce film objectif du tout, dans le sens où il se déroule à travers un point de vue (peut être que finalement je n'ai pas très bien compris ce que tu voulais dire par subjectif-objectif, Aude, dans ce cas j'espère que ma critique t'aidera à voir ce que j'ai compris). Mais c'est justement pour cela qu'on ressent plus le film qu'on ne le regarde, et c'est ce qui fait son charme. L'appel de Gus Van Sant à notre propre adolescence est si personnel que selon les personnes, on sera plus ou moins marqué, et que la subjectivité nous apparaîtra clairement ou non. Je crois qu'on en a la preuve dans cette discussion. ^^

Je suis d'accord sur le fait que Gus Van Sant fait appel à nos émotions et à nos souvenirs (et sur la notion de sentimentalisme pas cul-cul mais ressentir des émotions). Je crois simplement que j''attendais trop de cette "enquête objective", cette "simple observation" et que effectivement, mon ressenti d'adolescent n'a pas été celui-là, donc j'ai moins été touchée et pour moi cela me semble raté du coup.


Mais comme le disait Nico, je l'ai bien noté finalement. Cela reste un bon film, presque une réussite même si je ne prenais pas en compte qui l'a réalisé (mais ça, j'en suis incapable.) J'exprime davantage ma déception et j'écarte volontairement les bons cotés pour lancer un débat (et à la fois me "lâcher" parceque ce film m'a quand meme frustrée !)


(Eh Nico, c'est toi qui tiens la liste des films à jour à ma place ? merci uhu !! ^^ mais je vais essayer de reprendre le flambeau, c'est mon rôle et mon idée après tout)