Voici le seul film que j'ai vu durant ce printemps du cinéma, film qui d'ailleurs n'est plus à l'affiche étant donné qu'il s'agit du premier opus de la trilogie d'Alejandro Gonzales Inarritu (toi aussi, derrière ton écran, essaye de prononcer ce nom!), réalisateur mexicain de "21 grammes" et "Babel".
Pour ceux qui ont vu l'excellent "Babel", "Amours chiennes" suit le même principe, à savoir trois histoires racontées en parallèle, rayonnant autour d'un seul évènement, un carambolage à un carrefour d'une grande ville Mexicaine.
Il y a d'abord Octavio, qui fait combattre le rottweiler de son frère pour gagner l'argent nécessaire à son évasion avec Susanna, la femme de son frère dont il est amoureux; puis Daniel, qui plaque femme et enfants pour un top model, et enfin "El chivo", mystérieux clochard à la recherche d'on ne sait trop quoi. Tous vont, évidement, voir leurs existences bouleversées par ce carambolage (qui donne lieu à des scènes assez glauques, d'ailleurs).
Des histoires assez classiques, en somme, mais une façon de les raconter extraordinaire. Bien plus séparés les uns des autres que dans "Babel", ces destins sont cependant tous vécus avec intensité. On regarde le film comme on pourrait le vivre. Les plans se resserrent sur les visages, captent un regard, un reflet dans la glace, carressent une peau, baignent dans le sang ou s'attardent sur un détail du décor pour quelques secondes de paix entre deux scènes d'une puissance qui vous prend aux tripes. La musique, se mêlant à merveille au spectacle, n'est pas indifférente à ces impressions. Quant aux acteurs, ils livrent tous de très bonnes performances, misant comme dans une vraie vie plus sur les postures que sur les répliques cinglantes.Emilio Echevarria, qui joue "El Chivo", est particulièrement impressionnant (c'est rare de voir autant de charisme sous une barbe ^^)... et puis Gael Garcia Bernal, interprète d'Octavio, encore tout jeune à l'époque, est tout à fait ébouriffant (et ce n'est pas simplement parce que j'étais sur le popotin à chaque plan tellement cet acteur est beau que je dis ça, pour faire taire certaines mauvaises langues).
Et on en sort les jambes coupées, avec l'impression que l'histoire ne s'est pas arrêtée au générique, tout simplement parce que ce qu'on a vu se dérouler sous nos yeux, c'est notre vie aussi.